Préparation des sols : les bons outils
La préparation des sols est essentielle. Pour qu’elle soit efficace, il faut les bons outils qui permettront aux graines de germer, un enracinement de qualité et une bonne fertilisation des sols.
Triple objectif !
La germination
Préparer un sol, c’est d’abord permettre à la graine de germer. C’est évident me direz-vous, mais il est bon de se souvenir qu’à l’état naturel, la graine ne tombe pas sur un sol nu, et qu’elle ne s’enfouit pas. Protégée d’un peu de terre meuble, les chances de germination sont bien meilleures, mais l’opération reste superficielle : quelques centimètres tout au plus.
Graines, bulbilles, tubercules ; le principe reste le même et tout se passe en surface pour que la jeune plante se réchauffe et puisse percer facilement la terre pour profiter de la lumière.
L’enracinement
En second lieu le travail du sol a pour but le bon enracinement. Quand la jeune pousse sort du sol pour capter la lumière elle est particulièrement fragile. La graine contient la nourriture nécessaire au développement de la plantule, mais si le système racinaire n’est pas suffisamment développé pour apporter eau et nutriments, c’est la mort. Les racines doivent donc pouvoir descendre rapidement de quelques centimètres dans un sol décomprimé, mais elles doivent aussi atteindre la zone fraîche pour compenser la perte d’eau de la partie aérienne. Dans cette mesure, un sol finement travaillé en profondeur serait plutôt préjudiciable : il retient moins l’eau. Inutile de se fatiguer. Seuls les premiers centimètres comptent et il suffit d’ameublir à profondeur de dent de râteau pour obtenir le résultat escompté.
La fertilisation
Le troisième objectif est de fertiliser en rendant accessibles les nutriments présents dans le sol. Bactéries, vers, champignons microscopiques et autres bestioles travaillent pour nous, mais tout ce petit monde a besoin d’air pour dégrader les végétaux morts et les transformer en nourriture assimilable par nos cultures. C’est cette masse vivante qu’il faut aider. C’est elle qu’il faut cultiver en priorité. La bonne croissance de nos salades ou de nos pieds de tomates en dépend.
Les outils :
Bêches et louchets :
oui mais avec modération.
Indispensables pour transplanter, creuser des trous, ou dresser une bordure, l’usage des bêches est nettement plus contestable quand il s’agit de labourer. Non seulement c’est physiquement pénible et il vaut mieux en avoir une bonne pour éviter de se fatiguer, mais c’est aussi contre-productif.
Si vous retournez le sol, vous enterrez la partie la plus fertile et vous la privez d’oxygène. Si vous enterrez des végétaux vivants, il se dégradent mal. Ils ont tendance à fermenter et à dégager du gaz qui asphyxie nos bestioles fertilisantes. C’est pour cette raison que les socs de charrue prennent la terre par le dessous et la bascule seulement d’un quart de tour.
Par contre, les bêches sont très utiles pour incorporer vos amendements : mulch, vieux paillage, compost…
Choisissez la forme appropriée à votre sol et un modèle en acier poli si vous travaillez des sols collants. Pour le labour les modèles à dents spatulées sont remarquables d’efficacité.
L’aérobêche :
tous les avantages.
D’abord, c’est un vrai régal à utiliser : un enfant de 10 ans plante une 4 dents sans difficulté et vous travaillez en une heure ce que vous auriez fait en une bonne demi-journée ! Ça compte…
Mais ce n’est pas le seul intérêt. Avec une aérobêche vous fracturez le sol et vous le rendez drainant en profondeur sans déranger la couche vivante. L’air pénètre. l’aérobêche casse les mottes dures et crée des failles que suivent les racines pour se nourrir en profondeur, chercher l’eau et les minéraux. Vous arrosez moins et votre sol ne se lessive pas.
Le croc :
A ne pas négliger
Plus à l’aise que le râteau quand il faut manier et répartir des apports compacts comme les fumiers, le croc permet aussi de travailler un peu plus profondément pour mélanger ou sortir des pierres gênantes. Il est de même très utile pour ôter les paillages de protection, mélanger et sortir le compost, épandre…
Choisissez un modèle robuste avec un manche assez long pour éviter de travailler courbé.
Râteau :
choisissez la bonne largeur.
Il étale, il répartit, il nettoie, mais pour affiner la couche superficielle des sols que vous allez semer, vous n’avez pas nécessairement besoin d’un râteau très large. Pour que le râteau soit efficace, il doit d’abord être solide et d’une seule pièce. Si les dents sont soudées, le métal est beaucoup moins résistant et risque de se tordre. Choisissez un long manche pour travailler droit avec des gestes amples. Les dents courbées ont deux avantages : elles pénètrent bien pour ameublir en surface et elles forment une sorte de réserve qui maintient les déchets et facilite le nettoyage. Utilisé verticalement, un bon râteau permet de casser les petites mottes et de tasser la terre autour des plantations.